ll est préoccupant de constater le silence qui entoure la dégradation de la situation sécuritaire au Mali, ainsi que l’indifférence face aux rumeurs persistantes concernant la fermeture des frontières entre nos deux pays. Le Mali, pays frère, partage avec la Mauritanie une histoire commune, des liens humains profonds et des échanges économiques essentiels. Ce qui concerne le Mali ne peut nous laisser indifférents.

Aujourd’hui, la Mauritanie accueille plusieurs milliers de réfugiés maliens ayant fui l’insécurité. Dans ce contexte, il est impératif que nos gouvernements renforcent leur dialogue et recherchent ensemble des solutions concertées pour faire face à cette crise. La stabilité de l’un conditionne la prospérité de l’autre : Mali et Mauritanie sont interdépendants.

Les économistes rappellent fréquemment que la paix chez nos voisins favorise notre propre développement, tandis que leur instabilité nous fragilise. En économie, l’influence de l’étranger constitue un volet essentiel de la croissance nationale, car aucun pays ne peut se développer en isolement. Les échanges, corridors commerciaux et la complémentarité entre nations sont des leviers cruciaux pour la stabilité et la progrès.

Le Mali joue un rôle stratégique pour la Mauritanie, notamment en tant que porte d’accès à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Il constitue un maillon essentiel dans notre intégration régionale et dans l’ouverture économique de notre pays à l’Afrique. Fragiliser cette relation reviendrait à affaiblir nos perspectives d’unité et de développement continental.

Dans ce contexte, la Mauritanie, souvent citée en exemple de stabilité, doit jouer un rôle clé. Elle doit œuvrer à renforcer une zone de coopération et de sécurité partagée, tout en contribuant activement à la recherche de solutions durables pour le Mali. En accueillant ces réfugiés, notre pays doit veiller à leur sécurité et à leur intégration, tout en préservant la paix et la cohésion dans les zones frontalières.

Il est également crucial de ne pas laisser les réseaux sociaux amplifier les tensions. Les Maliens vivent déjà sous une forte pression, entre sanctions de la CEDEAO et menace jihadiste persistante. La Mauritanie doit envisager des mécanismes de coordination solides pour garantir la stabilité le long de sa frontière avec le Mali. Ignorer cette situation serait une erreur stratégique.

Nous appelons le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à s’investir personnellement pour anticiper et gérer cette crise. Le dialogue et la coopération avec nos frères maliens sont dans l’intérêt de nos deux peuples, ainsi que dans celui de toute la région. Ensemble, bâtissons un avenir basé sur la paix, la solidarité et la prospérité partagée.

Mohamed BNEIJARA

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