L’Alliance Société Civile SUN de Mauritanie a lancé un appel fort en faveur de la protection et de la valorisation du pastoralisme, secteur vital de l’économie nationale qui contribue à plus de 19 % du PIB et assure la subsistance de millions de Mauritaniens.
Dans une déclaration rendue publique, l’alliance rappelle que le pastoralisme ne représente pas seulement une activité économique, mais aussi un mode de vie ancestral garantissant sécurité alimentaire, cohésion sociale et résilience pour les populations les plus vulnérables.
Cependant, les acteurs de la société civile alertent sur une série de menaces qui fragilisent ce pilier de l’économie :
- la dégradation des ressources pastorales, aggravée par la sécheresse, les feux de brousse et le changement climatique ;
- les restrictions transfrontalières, dont l’interdiction récente d’accès des troupeaux mauritaniens aux pâturages maliens ;
- le déficit fourrager dans plusieurs wilayas comme l’Inchiri et le Brakna ;
- la baisse des financements internationaux et la volatilité des prix des denrées alimentaires ;
- l’accès limité aux soins de santé pour les éleveurs et aux services vétérinaires pour leur cheptel.
Face à cette situation, l’Alliance SUN insiste sur la nécessité d’actions urgentes et propose des pistes concrètes : renforcer la lutte contre les feux de brousse, mettre en place des banques d’aliments pour le bétail, assurer une gestion durable des points d’eau pastoraux, améliorer l’accès aux services de santé et vétérinaires, et instaurer une gouvernance mieux coordonnée entre l’État, les collectivités locales, la société civile et les partenaires techniques et financiers.
« Il est urgent d’anticiper et de gérer la situation avant qu’elle ne dégénère », prévient la déclaration, soulignant le risque d’une crise alimentaire et sociale aux conséquences irréversibles si rien n’est fait.
Mohamed BNEIJARA