Les agriculteurs de la Vallée expriment leur profond mécontentement suite à l’inauguration du projet d’électrification, orchestrée par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani le 25 novembre 2024. Pour eux, cet événement ressemble davantage à une mise en scène qu’à une réelle avancée, les équipements installés ayant été enlevés dès le lendemain de l’inauguration. Cette situation soulève de vives interrogations sur la crédibilité et l’engagement du gouvernement envers les véritables besoins des agriculteurs.
Ce projet, qui promettait de transformer l’accès à l’énergie dans les zones agricoles, est perçu par les agriculteurs comme une simple opération de communication. Ils dénoncent un manque flagrant de mesures concrètes pour soutenir un secteur déjà en difficulté. Dans un pays où plus de 70 % des besoins alimentaires sont importés, cette situation est jugée inacceptable. Les agriculteurs estiment qu’il est de la responsabilité des pouvoirs publics de leur fournir une énergie à la fois abordable et accessible, afin de leur permettre de développer leurs activités et de contribuer à la sécurité alimentaire du pays.
Un autre point de contention majeur concerne les tarifs exigés par la Somelec pour l’accès à l’électricité. Les agriculteurs rapportent que le coût de l’abonnement dépasse les 10 millions MRO, un montant qu’ils considèrent comme exorbitant et prohibitif. Cette situation vient s’ajouter à un tableau déjà difficile, où les agriculteurs peinent à faire face à des coûts de production élevés. Ils sont ainsi confrontés à un dilemme : investir dans l’énergie pour améliorer leur productivité ou continuer à faire face à des charges insoutenables.
Face à cette conjoncture alarmante, les agriculteurs lancent un appel pressant au gouvernement. Ils demandent des mesures urgentes pour rendre l’énergie accessible à des tarifs subventionnés, afin de soulager leur fardeau financier et de relancer leur activité. Ils soulignent également l’importance d’engagements réels en matière d’investissements dans les infrastructures énergétiques, nécessaires pour soutenir le développement agricole durable.
Les inquiétudes des agriculteurs mettent en lumière un fossé préoccupant entre les promesses gouvernementales et la réalité sur le terrain. Il est impératif que les autorités prennent en compte ces retours d’expérience pour véritablement soutenir le secteur agricole. En établissant un dialogue constructif avec les agriculteurs et en intégrant leurs préoccupations dans la formulation des politiques publiques, le gouvernement pourrait non seulement restaurer la confiance entre les différentes parties, mais également créer un environnement propice à la prospérité du secteur.
Pour garantir que les agriculteurs disposent de l’énergie dont ils ont besoin pour prospérer, il est essentiel de passer des promesses à l’action. Cela nécessite une volonté politique forte et des engagements concrets, car la sécurité alimentaire du pays dépend largement de la capacité des agriculteurs à accéder aux ressources nécessaires pour développer leurs exploitations. En fin de compte, la prospérité du secteur agricole est non seulement bénéfique pour les agriculteurs, mais elle est également cruciale pour l’économie nationale dans son ensemble.
Mohamed BNEIJARA