Le 26 novembre, le Président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ghazouani, a inauguré l’hôpital de Sélibaby après des années d’attente et de frustrations pour la population locale. Ce nouvel établissement de santé, longtemps oublié dans la planification du département de la santé, représente un tournant crucial pour la région du Guidimakha, qui abrite près de 400 000 habitants.

Actuellement, les habitants de cette région dépendent principalement des soins médicaux offerts par le village malien de Tévessergue et le département de Bakel au Sénégal. L’ouverture de l’hôpital de Sélibaby est donc perçue comme une restauration de la souveraineté sanitaire de la Mauritanie, permettant aux citoyens d’accéder à des soins de santé de qualité sans avoir à se déplacer à l’étranger. Cela pourrait également renforcer la confiance entre les populations et les services de santé.

Cependant, des défis significatifs demeurent pour garantir le succès de cet hôpital. Parmi les plus pressants, il est essentiel de disposer d’un personnel médical qualifié capable d’utiliser des équipements coûteux tels que les scanners et les laboratoires. La sélection d’un directeur compétent pour coordonner les équipes et assurer la bonne gestion des locaux est également cruciale. Sans cela, la confiance des populations risque de ne pas se rétablir et l’hôpital pourrait devenir un investissement vain.

Lors de l’inauguration, le maire de Sélibaby, Hamady Ba, a souligné l’importance de développer davantage d’infrastructures et de services pour répondre aux besoins croissants des populations. Il a évoqué plusieurs problèmes cruciaux, notamment :

  1. Accès à l’eau potable : La nécessité d’une extension rapide du réseau de la SNDE pour alimenter les quartiers encore dépourvus en eau potable.
  2. Électricité : L’importance d’étendre le réseau électrique et d’installer un éclairage public pour améliorer la qualité de vie.
  3. État civil : De nombreux habitants ne sont pas encore enrôlés, ce qui limite leur participation à la vie de la nation.
  4. Santé : Bien que l’affectation de spécialistes à l’hôpital soit encourageante, le maintien de ces professionnels dans la région est vital pour garantir des soins de qualité.
  5. Assainissement : La nécessité d’un réseau d’évacuation des eaux de pluie et d’équipements pour gérer les déchets.
  6. Migration clandestine : Un appel à l’État pour offrir des opportunités aux jeunes afin de prévenir les tragédies liées à l’immigration.
  7. Sécurité routière : Un enjeu majeur, avec de nombreux accidents tragiques ayant coûté la vie à des citoyens.

L’inauguration de l’hôpital de Sélibaby est une promesse d’avenir pour le Guidimakha, mais la route vers une amélioration durable des conditions de vie et de santé de ses habitants est encore semée d’embûches. La collaboration entre l’État et les collectivités locales sera essentielle pour surmonter ces défis.

Mohamed Moustapha

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