Le Tagant est une région dotée d’une histoire et d’une culture riches, confrontée à des défis actuels. Cependant, une initiative militaire pourrait représenter un tournant décisif pour son développement.
Le Tagant, souvent mis de côté ces dernières années en Mauritanie, est entouré de six autres régions administratives : au nord, on trouve l’Adrar ; à l’est, le Hodh El Chargui ; au sud, le Hodh El Gharbi et l’Assaba ; et à l’ouest, le Brakna et le Trarza. Cette région est composée de trois départements : Moudjeria, Tichit et Tidjikja, ainsi que de plusieurs arrondissements et communes, notamment Tidjikdja et Tichitt. Le Tagant constitue véritablement un trésor historique.
Cette région a vu naître de nombreux érudits musulmans mauritaniens, parmi lesquels le Cherif Abd Elmoumine, Sidi Abdoullah Ould Elhadj Brahim, El Hamed Ould Meinouh, Lemrabott Sidi Mahmoud, Ould Bouna et Ould Toueir Jene, pour n’en nommer que quelques-uns. Elle témoigne également d’une résistance héroïque contre l’occupation coloniale, symbolisée par la tombe de Xavier Coppolani, tué à Tidjikja. De plus, elle a abrité le plus prestigieux émirat du pays, qui a exercé son autorité dans le respect des coutumes et de la religion musulmane, avec des émirs ayant laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la Mauritanie.
Cependant, le Tagant est confronté à d’importants défis. Le changement climatique, la pénurie d’eau et l’exode rural ont entraîné un déclin progressif de sa population, qui se dirige vers les grands centres urbains de Nouakchott et Nouadhibou, ainsi que vers les zones le long du fleuve Sénégal. Ce déclin démographique menace non seulement la culture locale, mais également l’avenir économique de la région.
Récemment, l’annonce de la création d’une région militaire au Tagant a ravivé l’espoir d’un nouvel intérêt pour cette région oubliée. Cette initiative pourrait favoriser un développement durable et répondre aux besoins des populations locales. Les milliards d’investissements destinés aux villes anciennes pourraient être réorientés vers des projets de développement au bénéfice des Moughataas, permettant ainsi de retenir la jeunesse en créant des opportunités économiques liées aux compétences militaires qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs.
La présence militaire dans la région pourrait également stimuler les activités commerciales, les militaires étant susceptibles de louer des logements et d’utiliser des boutiques locales, tout en renforçant la sécurité. Cela pourrait entraîner une revitalisation des échanges économiques et une amélioration des conditions de vie pour les habitants du Tagant.
En conclusion, le Tagant se trouve à un moment décisif de son histoire. Grâce à une valorisation adéquate de son patrimoine et un engagement sérieux envers son développement, cette région pourrait non seulement préserver son héritage, mais aussi offrir un avenir prometteur à sa population.
Mohamed Moustapha