Dans un contexte où le lien entre le gouvernement et les citoyens est plus crucial que jamais, la situation actuelle en Mauritanie révèle un silence préoccupant. Lors de la déclaration de politique générale, le Premier ministre Moctar Ould Diaye a affirmé que l’amélioration des conditions de vie des citoyens serait au cœur de toutes les politiques publiques. Pourtant, depuis cette annonce, les populations se sentent abandonnées, témoignant d’une rupture dans la communication gouvernementale.
Le Président de la République islamique, Mohamed Ould Cheikh Elghazouani, a promis de lutter avec détermination contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion. Des mesures telles que l’instauration d’un large filet de sécurité sociale pour les citoyens à revenu modeste ont été mises en avant pour renforcer la résilience de la population face aux défis quotidiens. Bien que ces initiatives aient conduit à une amélioration de l’accès aux services de base, à l’assurance maladie et à un habitat décent, elles ne suffisent pas à combler le fossé qui s’est creusé entre les dirigeants et les gouvernés.
La nécessité d’une meilleure gouvernance, combinée à la lutte contre la corruption et à la réforme de l’administration, est indéniable. Cependant, ces efforts sont conditionnés à une communication efficace. La communication, processus fondamental de transmission d’informations, doit être au centre des actions gouvernementales. Les citoyens ont besoin de savoir qui prend les décisions, comment ces décisions les affectent et comment ils peuvent participer au processus.
Actuellement, le gouvernement semble opérer dans un isolement inquiétant. Il y a un manque flagrant de contact avec les populations et leurs représentants locaux. Les maires, les présidents de région, la société civile, les leaders religieux, ainsi que les agriculteurs et pêcheurs, sont laissés de côté. Ignorer ces acteurs clés dans la mise en œuvre des politiques publiques ne peut que mener à un rejet de l’autorité gouvernementale.
Il est impératif que le gouvernement comprenne que sa mission ne se limite pas à gouverner, mais aussi à établir un dialogue constructif avec les citoyens. En démocratie, les membres du gouvernement doivent rendre compte de leurs actions et engager un dialogue avec ceux qu’ils représentent. La communication gouvernementale est donc un enjeu central pour répondre aux exigences d’un pacte démocratique, garantissant que le pouvoir est exercé au service du peuple.
En conclusion, pour renouer le lien entre le gouvernement et les citoyens, il est essentiel d’instaurer une communication transparente et inclusive. Cela nécessite l’engagement du gouvernement à écouter, à dialoguer et à impliquer toutes les couches de la société dans les décisions qui les concernent. Il est temps que les promesses formulées se traduisent en actions concrètes, afin de construire ensemble une nation unie, fière et en cohésion.
Mohamed Moustapha