La création du Ministère de l’Autonomisation des Jeunes, de l’Emploi, des Sports et du Service Civique a ouvert de nouvelles perspectives pour la jeunesse mauritanienne, suscitant un optimisme palpable. Toutefois, les initiatives récentes, comme la rencontre du ministre avec des influenceuses, soulèvent des questions essentielles sur la capacité de ce ministère à concrétiser ses ambitions. Il est crucial que nous restions vigilants et engagés pour garantir que ces efforts se traduisent par des actions significatives et impactantes pour notre avenir. Ensemble, nous devons encourager une véritable dynamique qui permettra à ce ministère d’accomplir sa mission et de répondre aux attentes de notre génération.
Le 10 septembre 2024, un avis a été publié pour annoncer le lancement d’un formulaire numérique de demande d’appui, destiné aux associations inscrites sur FEDDAM. Cependant, cette initiative ne semble pas suffire à stimuler la production ni à libérer le potentiel de notre pays. Il serait judicieux d’élargir ce formulaire pour inclure les coopératives agricoles, les élevages et les pêcheurs. En intégrant ces acteurs, nous pourrions offrir aux jeunes des opportunités concrètes qui les inciteraient à s’engager activement dans leur environnement. Cela permettrait non seulement de valoriser nos ressources, mais aussi de renforcer le lien entre les jeunes et leur contexte local, favorisant ainsi un développement durable et inclusif.
Monsieur le Ministre, les jeunes, qui figurent au cœur de vos préoccupations, englobent non seulement les diplômés en quête d’emploi, mais aussi les jeunes agriculteurs qui, privés de soutien et d’encadrement, rencontrent de grandes difficultés à s’organiser en coopératives agricoles ou en GIE. Accorder des financements aux associations uniquement sur la base de leur inscription sur FEDDAM est non seulement illogique, mais peut également nuire au développement de notre pays, à l’épanouissement de sa jeunesse et à l’efficacité des associations elles-mêmes. Il est impératif de repenser cette approche afin de garantir un soutien véritable et significatif qui favorisera une dynamique positive pour tous les acteurs concernés.
Il est essentiel d’impliquer les autres départements et de développer un business plan solide en collaboration avec les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la formation professionnelle. La réussite ne peut se faire en silo. Les ressources des contribuables mauritaniens doivent être judicieusement investies dans des coopératives de jeunes reconnues par les ministères concernés, ou dans celles qui ont bénéficié d’une formation dans des centres spécialisés. Cela permettra de créer un véritable ancrage, où les départements travaillent de concert pour assurer un développement harmonieux et durable de notre jeunesse et de nos ressources.
Conformément à la législation en vigueur, les associations ne sont pas spécifiquement orientées vers les besoins de leurs membres. Leur attribuer des subventions pourrait fausser leur mission et ne pas répondre aux véritables attentes des jeunes. Son Excellence, le Président de la République, a clairement défini les défis majeurs auxquels notre pays fait face en cinq points : l’ancrage institutionnel, la faiblesse structurelle de l’économie, le manque de ressources humaines, la consolidation de l’unité nationale et de la cohésion sociale, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la stabilité. Il est impératif de prendre en compte ces enjeux pour aligner nos actions sur les besoins réels de notre société et garantir un avenir prometteur pour notre jeunesse.
Dans ce contexte, il est difficile de saisir comment de tels financements peuvent être mis en œuvre de manière simpliste, sans une véritable évaluation des réalités du terrain. Où se situent les communes, les walis, les hakem et les présidents de région dans cette initiative ? Les jeunes participants à des réunions virtuelles ne peuvent en aucun cas représenter la diversité des jeunes, qu’il s’agisse des agriculteurs, éleveurs, diplômés formés dans divers métiers ou frigoristes, entre autres. Il est crucial d’impliquer ces acteurs locaux pour s’assurer que les initiatives prises répondent effectivement aux besoins variés et spécifiques de notre jeunesse et de notre économie.
Enfin, il est crucial de rappeler que, selon la loi de 2022, une association est une convention entre plusieurs personnes visant à partager leurs connaissances ou activités sur le long terme. En revanche, une coopérative est une entité dans laquelle tous les membres disposent des mêmes droits et œuvrent pour l’intérêt collectif. Par conséquent, les subventions devraient être exclusivement attribuées aux coopératives, et non aux associations, qui, par définition, reposent sur le bénévolat. Il est essentiel de respecter cette distinction afin de garantir que les ressources soient allouées de manière appropriée et efficace pour soutenir le développement durable et l’engagement communautaire.
En conclusion, afin que le Ministère de l’Autonomisation des Jeunes puisse véritablement accomplir sa mission, il est essentiel d’adopter une approche réfléchie et structurée, plaçant les jeunes au cœur des décisions et des actions. L’avenir de la Mauritanie dépend de notre capacité à autonomiser sa jeunesse, en veillant à ce que les ressources soient allouées de manière judicieuse et efficace. Cette démarche contribuera non seulement à l’épanouissement individuel des jeunes, mais également au développement durable et à la prospérité de notre nation dans son ensemble.
Mohamed Moustapha