La récente publication d’un arrêté gouvernemental sur la fixation des prix du ciment a déclenché une onde de choc au sein de la population, mettant en lumière un profond sentiment de désillusion concernant la capacité du Premier ministre à effectuer de réelles réformes. En effet, les prix fixés à 59 500 MRU pour le ciment de type 42 et 5 650 MRU pour le type 32 sont loin d’être en adéquation avec les attentes des consommateurs, qui s’interrogent sur la transparence et la justesse de ces décisions.
Les usagers dénoncent cet arrêté comme une légitimation d’un monopole sur le ciment, permettant à certains acteurs de maintenir des prix supérieurs aux tarifs annoncés par le Premier ministre. Cela soulève des inquiétudes quant à une possible spéculation tarifaire. De nombreux citoyens craignent que, sous prétexte de respecter les nouvelles directives, les walis n’ajoutent des marges supplémentaires, augmentant ainsi le prix du ciment à Nema à 8 950 MRU, en intégrant des frais de transport non négligeables.
Dans ce contexte, des voix s’élèvent pour critiquer l’inaction de l’État. Les promesses d’investiture du président et les déclarations répétées sur la nécessité de réduire les prix semblent désormais déconnectées des réalités du marché. Un sentiment de frustration grandissant se fait sentir, alors que les citoyens s’interrogent sur la volonté réelle du gouvernement de protéger les intérêts des populations face à des commerçants jugés sans scrupules. Les questions fusent : l’État est-il devenu impuissant à réguler le marché par crainte de froisser certains intérêts commerciaux ?
De plus, de nombreux citoyens plaident en faveur d’une libéralisation totale du marché du ciment, convaincus que l’État favorise les commerçants au détriment des consommateurs. Cette demande de libéralisation est perçue comme une solution potentielle pour accroître la concurrence et faire baisser les prix.
Cet épisode met également en lumière des questions fondamentales concernant la gouvernance économique et l’engagement du gouvernement à servir l’intérêt public. Les citoyens attendent des réponses claires et des actions concrètes pour restaurer leur confiance dans les institutions. Leurs attentes sont élevées, et il devient impératif pour les responsables gouvernementaux de prendre des mesures significatives et visibles afin de répondre aux préoccupations croissantes de la population.
Alors que les débats font rage dans l’espace public, il est crucial que le gouvernement prenne en compte ces voix et s’engage à établir un cadre réglementaire transparent et équitable, garantissant ainsi la protection des consommateurs tout en favorisant un marché compétitif.
Mohamed Moustapha