Dans un contexte économique marqué par la hausse des prix des matériaux de construction, le Premier ministre a récemment annoncé une réduction significative du prix de la tonne de ciment. Cette initiative, issue d’une réunion avec les responsables des sociétés de ciment en Mauritanie, vise à alléger le fardeau financier des ménages, en particulier ceux à faibles revenus.
Cependant, la mise en œuvre effective de cette décision semble faire face à des obstacles. De nombreux commerçants affichent des prix nettement supérieurs à ceux préconisés, suscitant des inquiétudes quant à l’application des directives gouvernementales. Par exemple, sur les réseaux sociaux, le prix de la tonne de ciment est actuellement annoncé à 72 000 MRO à Nema, ce qui contredit les nouvelles recommandations.
Ce flou dans l’application des décisions pourrait nuire à la crédibilité du gouvernement, déjà fragilisée par une histoire de promesses non tenues. Les Mauritaniens, souvent déçus par des engagements politiques non respectés, pourraient en venir à douter de la viabilité de cette nouvelle initiative. La méfiance envers les actions gouvernementales s’enracine plus profondément, rendant d’autant plus crucial le rôle du Premier ministre dans la concrétisation de ses annonces.
De plus, la situation appelle à une réflexion sur trois facteurs stratégiques incontournables : les coûts de production, la concurrence et la demande. Les entreprises de ciment, bénéficiant d’un certain niveau de protection de l’État, doivent impérativement réévaluer leurs pratiques et s’ajuster à la forte demande pour ce produit essentiel.
Il est donc impératif d’agir pour ne pas laisser la situation entre les mains de commerçants peu scrupuleux, qui pourraient compromettre cette initiative. Sans mesures de suivi et de régulation adéquates, les citoyens risquent de conclure que le changement est illusoire, rendant ainsi les promesses du nouveau Premier ministre vaines. Une transparence dans la mise en œuvre des réformes et des mécanismes clairs de suivi seront nécessaires pour maintenir la confiance du public.
En fin de compte, la capacité du gouvernement à transformer ses promesses en actions tangibles sera déterminante pour éviter une frustration accrue parmi les Mauritaniens. La vigilance et l’engagement des autorités seront essentiels pour naviguer dans cette situation délicate et offrir un véritable changement.
Mohamed Moustapha