Le Stocks alimentaire villageois de sécurité (SAVS) permettent aux communautés de constituer une réserve de céréales, constituée au moment des récoltes et gérée par une organisation paysanne villageoise, conservée et stockée en vue d’être revendue à un prix compétitif aux membres de l’organisation lorsque les céréales deviennent rares et chères sur le marché national.
Elargissement et réapprovisionnement des stocks alimentaires villageois de sécurité (SAVS) dans les zones les plus vulnérables en Mauritanie produiront sans nul doute un effet très positif pour les populations vulnérables.
En effet, la production agricole et pastorale est déficitaire depuis plus d’une décennie comparée aux besoins annuels de consommation des ménages. Toutefois, grâce aux stocks céréaliers résiduels et les produits maraichers les disponibilités alimentaires actuelles permettent une consommation alimentaire pour la majorité des ménages des zones de moyens d’existence.
Cette baisse de la production agricole et la hausse vertigineuse des prix combinés aux faibles revenus et pouvoir d’achat des ménages pauvres, entrainent une baisse significative de l’accès des ménages pauvres aux aliments.
Ces dernières années, les défis visant la sécurité alimentaire ont surtout porté sur deux sujets dont la communauté internationale se préoccupe de plus en plus. D’une part, les effets dévastateurs de la volatilité des prix alimentaires sur les populations les plus vulnérables, la COVID-19 et la guerre d’Ukraine vont faire sombrer les milliers de de personnes sous le seuil de pauvreté, et d’autre part, la récurrence des crises qui continuent à inverser les tendances positives du développement en Mauritanie.
Les pays du Sahels ont pris les mesures suivantes pour atténuer les effets pervers de cette situation sur les ménages pauvres :
1. La première ligne de défense, avec le stockage de proximité, généralement organisé au niveau communautaire ou villageois, au niveau des communes ou au niveau des organisations de producteurs ;
2. La deuxième ligne de défense, comprenant le stock national de sécurité et/ou les réserves stratégiques, placés sous la responsabilité des États, ou au sein de dispositifs cogérés par les États et un pool de partenaires financiers ;
3. La troisième ligne de défense, avec le stockage régional et ses différentes composantes envisagées 4. La quatrième ligne de défense, avec les mécanismes de solidarité et d’assistance internationale (agences humanitaires des Nations Unies, partenaires au développement, ONG internationales).
Notre pays avec la sédentarisation anarchique ne pourra avoir mieux pour servir ses populations que la généralisation de l’approvisionnement des SAVS et leur accompagnement.
Mohamed Moustapha