Kassataya – Au lendemain de la création de l’Institut pour la promotion des langues nationales par le dernier conseil des ministres les observateurs s’interrogent sur une loi d’orientation à double vitesse pour redonner la suprématie de l’arabe sur les langues nationales (pulaar, soniké et ouolof).
La création d’un institut des LN dont les contours juridiques sont mal définis est un leurre. Les contours pédagogiques qui laissent apparaître une hégémonie de la langue arabe. Et au bout du cursus c’est l’assimilation forcée des écoliers non arabophones qui n’auront le choix que l’arabe comme langue d’ouverture et d’enseignement.
Un enfermement pour rester dans le sillon arabe. In fine c’est une loi d’orientation programmée pour accélérer le processus d’arabisation consacrant ainsi la stratégie politique de ghettoïsation des LN. C’est la fermeture à l’ensemble culturel subsaharien qui est pointée du doigt. Ce débat mauritano-mauritanien est loin d’être dépassé.
La nouvelle réforme s’y invite. Faute d’officialiser les LN au même titre que l’arabe Ould Ghazouani fait le choix de tourner le dos à une vraie réforme du système éducatif pour répondre aux aspirations des nationalistes arabes.
Le nouvel Institut devient alors un nouvel instrument pour l’Etat pour gagner du temps avec une expérimentation déjà réussie en 1980. La logique qui sous-tend cette création est purement politique. Le plan gouvernemental est en bonne voie pour asseoir une école à deux vitesses et une cohabitation encore plus difficile et exacerbée par des tensions ethniques.
Cherif Kane