L’Union africaine a condamné les positions du président tunisien Kais Saïd concernant les migrants d’Afrique subsaharienne et a appelé ses États membres à « s’abstenir de tout discours de haine à caractère raciste pouvant nuire aux personnes ».
Mardi, Saïd a appelé à des « mesures urgentes » pour stopper le flux de migrants irréguliers en provenance d’Afrique subsaharienne, considérant leur présence en Tunisie comme une source de « violences, de crimes et de pratiques inacceptables ».
Saïd a condamné l’arrivée de « hordes d’immigrants illégaux » et un « projet criminel visant à changer la démographie » dans le pays.
Cette déclaration a suscité la condamnation des organisations de défense des droits de l’homme.
Lors d’un meeting, Saïd a évoqué l’arrivée de « hordes de migrants irréguliers » et souligné « la nécessité de mettre rapidement un terme à ce phénomène ».
Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, « a fermement condamné les déclarations choquantes des autorités tunisiennes contre nos citoyens africains, qui contredisent l’esprit de notre organisation et nos principes fondateurs ».
Il a rappelé « à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union africaine, qu’ils doivent remplir leurs obligations en vertu du droit international… c’est-à-dire traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours de haine à caractère raciste qui peuvent nuire aux personnes, et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux.
Moussa Faki Mohamed a réitéré « l’engagement de la Commission à soutenir les autorités tunisiennes dans la résolution des problèmes d’immigration dans le but de rendre la migration sûre, digne et ordonnée ».
De son côté, l’ambassade du Mali en Tunisie a indiqué vendredi dans un communiqué suivre « avec beaucoup d’intérêt la situation des Maliens » dans le pays, parlant de « moments très inquiétants ». Elle a appelé les Maliens à rester « calmes et vigilants » et « ceux qui souhaitent s’inscrire au retour volontaire ».