La fièvre sociale monte dans les secteurs de la Justice et la Santé au Mali. Une série de grèves ont été déclenchées lundi 27 février à l’appel des deux syndicats de la Fonction publique de la Santé et de la Justice. Les organisations syndicales engagent un bras de fer avec le pouvoir en optant pour un débrayage reconductible jusqu’au 3 mars. Et elles préviennent «qu’il ne s’agit qu’un avertissement».
Les syndicats revendiquent l’octroi de l’indemnité de participation, a déclaré Issa Sékou Sidibé, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs d’administration publique, cité par l’agence Anadolu. «Nous réclamons un seul point de revendication relatif à l’octroi de l’indemnité de participation à la judicature dont les tous premiers travaux ont commencé depuis l’année 2017. Donc pratiquement, 5 ans de train-train, de préavis de grève en préavis de grève… la section syndicale se veut un syndicat responsable pour discuter par le dialogue dans un cadre pacifié… nous avons, largement fourni beaucoup de concessions en suspendant l’exécution de notre mot d’ordre de grève», a -t-il souligné.
Les syndicats accusent les autorités de vouloir les «rouler dans la farine» par des promesses sans lendemain : «Suite à des négociations qui ont eu lieu courant décembre 2022, les membres de la commission de conciliation nous ont demandé de fournir l’effort en leur accordant une période moratoire jusqu’en janvier, affirmant qu’ils feront tout pour que cette revendication puisse aboutir. Alors nous sommes au regret de constater que les documents ayant été élaborés pour le projet de décret concernant l’octroi de l’indemnité de participation à la judicature en faveur des travailleurs du secteur de la justice a été rejeté par le ministre des Finances ».
Au même moment, le syndicat national de la santé, de l’action sociale a aussi engagé une grève illimitée. Le syndicat du personnel de l’hôpital Gabriel Touré à Bamako exige la rénovation du plateau technique vétuste.
Ces grèves illimitées dans le secteur de la santé sont dénoncées par les patients et leurs accompagnants qui ne cachent pas leur colère. Lundi 27 février au CHU Gabriel Touré, plusieurs patients étaient obligés de rentrer chez eux sans bénéficier de soins. Ils demandent au gouvernement et aux grévistes de trouver vite un compromis.
Par Mohamed Ould Salem, Comité Editorial – Casablanca