Plus de 9 000 tonnes de marchandises du Programme alimentaire mondial sont bloquées à la frontière entre le Niger et le Bénin. Depuis le coup d’État et la fermeture des frontières, impossible pour l’agence de l’ONU d’acheminer l’aide humanitaire dans le pays. Alors sur place, les équipes cherchent des itinéraires alternatifs.
Pour se rendre au Niger, les convois du Programme alimentaire mondial (PAM) et des autres partenaires, ONG ou Nations unies, empruntent habituellement deux itinéraires : via le Bénin et le port de Cotonou… ou par le Nigeria. Ces deux routes sont désormais fermées. Unique alternative : traverser le Burkina Faso. Mais la situation sécuritaire complique la tâche
« Pour le moment, les camions qui étaient destinés à rentrer par le Bénin et le Nigéria ne peuvent pas rentrés, il n’était pas prévu que ces camions rentrent par le Burkina Faso, donc il faut les rédiriger vers ce corridor-là et cela prend du temps, explique Jean Noel Gentile, représentant du PAM au Niger. Il faut également le temps d’organiser ce convoie et le sécuriser à travers le Burkina Faso. Pour le moment, cela ne rentre pas, ces 463 containers humanitaires sont bloqués depuis plusieurs semaines. »
Il faut donc trouver d’autres itinéraires alternatifs. « Il y a d’autres corridors à envisager, par exemple celui du Cameroun et du Tchad, mais il faudrait donc remettre ces cargos sur des bateaux vers le Cameroun, vers le port de Douala par exemple, et puis traverser le Cameroun ou le Tchad et arriver jusqu’au Niger. Cela prendra également plusieurs semaines, poursuit-il. Rédiriger ces camions a bien sûr un coût, cela prend plus de temps et peut représenter des défis également sécuritaires, cela ralentit et entrave nos opérations humanitaires au Niger. »
Des discussions sont en cours entre le PAM et les autorités nigériennes pour tenter d’obtenir les autorisations nécessaires permettant de franchir la frontière du Niger avec le Bénin et le Nigéria.