Burkina Faso: deux attaques ont été perpétrées contre le groupement des forces antiterroristes dans le nord du pays, 5 blessés

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RFI Burkina Faso: deux attaques ont été perpétrées contre le groupement des forces antiterroristes dans le nord du pays, 5 blessés.

Un véhicule du groupement des forces antiterroristes a roulé sur une mine à Djibo, dans la province du Soum (nord du Burkina Faso) à environ 12 km de la frontière malienne, ce mardi 31 octobre. Le bilan fait état de 3 blessés. 

Le véhicule a été détruit. Une autre attaque a visé une section du groupement des forces antiterroristes dans la même province. Un officier et l'infirmier ont été blessés et leur véhicule a également été détruit.

Mauritanie : Une saignée dans la fonction publique

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Le360 - 2.000 agents de la fonction publique mauritanienne, parmi lesquels de nombreux hauts responsables, devraient prendre leur retraite à la fin de l'année.

Ce départ massif pourrait avoir de graves conséquences sur le fonctionnement de l'Administration qui peine à renouveler ses effectifs. La fonction publique mauritanienne va connaître une véritable saignée à la fin de l’année. 

En effet, le département de la gestion du secteur public a déposé la semaine dernière, sur la table du Premier ministre, Yahya Ould Hademine"une liste de 1.668 fonctionnaires admis à faire valoir leurs droits à une pension de retraite à partir de décembre 2017. Parmi les personnes concernées figurent "des ministres, des secrétaires généraux et une pléthore de directeurs généraux", révèle le quotidien L’Authentique. 

A l’annonce de cette nouvelle, de nombreux observateurs, notamment les plus moins âgés ont tendance à se réjouir. 

«Tant mieux si les dinosaures quittent la place pour la laisser aux jeunes», pensent-ils. Le renouvellement générationnel est d'autant plus souhaité que, selon les indications des organisations internationales, le taux de chômage tournerait autour de 30% et toucherait de nombreux diplômés. Toutefois, dans le contexte mauritanien actuel, les observations à ce sujet sont plus nuancées et même fortement contrastées. Les départs à la retraite de ces fonctionnaires pourraient créer un vide. 

Dans certaines grandes directions publiques, les recrutements directs avaient été bloqués de 1984 à 1997, soit durant 13 longues années. Ce qui fait qu’au niveau officiel, la perspective de ces départs massifs semble déjà poser un problème. L’Authentique ajoute «une fois n’est pas coutume, la saisine du Premier ministre se présente sous la forme d’une requête pour avis à prendre, compte tenu de la situation de l’Administration publique qui a perdu nombre de ses cadres au cours des dernières années. Le ministère de la Fonction publique voudrait conserver temporairement ces prétendants à la retraite afin de permettre à l'Administration d’avoir le temps de compenser le vide laissé». 

Voudrait-on ainsi simplement maintenir en activité «quelques dinosaures» dans le cadre d’un arrangement pour certains fonctionnaires? Pour Moussa Ould Hamed, ancien directeur général de l’Agence mauritanienne d'information (AMI), il s’agit plutôt «d’une question sérieuse. Car, pour remplacer les plus anciens, il ne se pose pas un problème de quantité. On est en face d’une véritable équation du point de vue de la qualité. D’ailleurs, une observation attentive de la gestion de l’Administration permet de noter de nombreuses carences, nées de la défaillance dans le montage de plusieurs projets. Le résultat est une faible capacité d’absorption qui ne permet pas un usage optimal des ressources destinées aux programmes de développement économique et social du pays. La perspective de ces départs avec l’arrivée d’une génération issue d’un système éducatif en pleine déconfiture risque d’aggraver le problème», explique-t-il. 

En effet, si le problème de remplacement des vieux cadres se pose avec tant d'acuité, c'est parce que les recrutements des dernières années n'ont pas fait de la compétence un critère essentiel. Ainsi, de nombreux faux diplômés grossissent-ils les rangs des fonctionnaires incompétents. L'Administration mauritanienne est actuellement truffée de responsables aux CV ronflants, bardés de diplômes, mais incapables de rédiger la moindre correspondance en arabe, langue officielle, ou en français, langue à usage courant. 

«Un fléau nouveau et totalement inconnu chez les anciens», note un fonctionnaire d’âge mûr. La situation est si préoccupante qu'au début de l’année 2017, un haut responsable d’un ministère plaidait en faveur «de la création d’une agence nationale chargée de l’authentification des diplômes des fonctionnaires publics», à travers une sortie sur sa page Facebook. 

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidiya 

Mort des 11 militaires otages des Jihadistes : Des sources au sein de l’armée confirment à demi-mot

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Quelques jours après l’annonce par l’organisation terroriste au Sahel, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, de la mort de 11 militaires maliens lors d’un raid des forces françaises de Barkhane, des sources au sein de l’armée malienne confirment à demi-mot. Selon nos confrères de RFI, elles disent avoir reconnu sur les « photos publiées plusieurs de leurs  camarades ».

Le porte-parole l’état-major des armées françaises annonçait le Jeudi 26 octobre à Paris  qu’un groupe terroriste du nord du Mali avait été mis hors de combat et quinze djihadistes tués par l’armée française. Ce week-end, « le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », qui est une fusion de plusieurs mouvements armés djihadistes du nord du Mali, et dont le leader est le Malien Iyad Ag Ghaly, a affirmé dans un communiqué qu’en réalité, lors du raid français figuraient parmi les victimes, onze militaires maliens faits prisonniers lors de différentes attaques.

Y a-t-il eu des otages militaires maliens parmi les personnes tuées lors de l’opération française la semaine dernière contre un camp de terroristes au nord de la ville de Kidal ? C’est en tout cas ce qu’affirme « le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ».

Ce groupe djihadiste qui est une fusion de plusieurs mouvements affirme que le raid français a causé la mort des onze militaires maliens pris en otages lors de différentes attaques. Des photos qui seraient celles des militaires maliens tués ont été publiées par ces mêmes djihadistes.

Dans les rangs de l’armée régulière, plusieurs personnes interrogées se sont déclarées « inquiètes » après la publication des photos. « A ce stade, nous pouvons dire que nous avons reconnu sur les photos publiées plusieurs de nos camarades », a confié à RFI, un officier de l’armée de terre. Un autre haut gradé confirme les propos de notre précédent interlocuteur, avant d’affirmer qu’une enquête est ouverte « pour voir très clair » dans cette affaire. Donc affaire à suivre.

 

 

MD avec RFI

« Jugez-moi ou acquittez-moi »

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Human Rights Watch Mohamed Ould Ghadda, ancien membre du Sénat mauritanien, était assis sur le sol devant la cellule qu’il partage avec huit autres prisonniers, quand je l’ai rencontré à la prison de Nouakchott il y près d’une semaine.

« J’ai refusé de demander au tribunal d’être placé en liberté provisoire, parce qu’alors cela serait plus facile pour eux de laisser l’affaire traîner », a expliqué Ghadda, qui passe ses journées dans une cellule commune en attendant des nouvelles de la procédure judiciaire. « Pour moi, il n’y a que deux options acceptables : jugez-moi ou acquittez-moi. »
En mars dernier, Ghadda a contribué au rejet d’amendements constitutionnels qui visaient à dissoudre le Sénat, soutenus par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Lorsque le président a soumis la même proposition à un référendum national le 5 août, Ghadda a dénoncé la manœuvre haut et fort. Cinq jours après l’approbation de la proposition du président par les électeurs, Ghadda était placé en garde à vue.

Ghadda a été détenu pendant trois semaines avant de voir un juge. Les six premiers jours, il était détenu au secret. « Ils m’ont laissé seul dans une pièce sombre, personne ne m’adressait la parole », a rapporté Ghadda. Il a dû attendre six semaines de plus avant qu’un juge ne l’interroge sur l’affaire. Ghadda, à qui j’ai pu rendre visite grâce à la Commission nationale des droits de l’homme mauritanienne, est poursuivi pour avoir supposément accepté des financements de l’homme d’affaires et philanthrope exilé Mohamed Bouamatou, fonds que Ghadda est censé avoir distribués aux sénateurs de l’opposition.

Le ministre de la Justice, Brahim Ould Daddah, m’a indiqué le 19 octobre que le parquet avait l’intention de prouver que les actes de Ghadda constituaient des infractions à la loi mauritanienne anti-corruption de 2016. Ghadda soutient qu’il est innocent de tout méfait.

La Mauritanie a émis un mandat d’arrêt international contre Bouamatou, riche opposant au président. Le collège de juges d’instruction qui a entendu Ghadda le 12 octobre a également placé sous contrôle judiciaire douze autres sénateurs, quatre journalistes indépendants et deux leaders syndicaux – eux aussi à cause de leurs liens supposés avec Bouamatou.

De nombreuses personnes en Mauritanie ont confié à Human Rights Watch qu’ils pensaient que derrière cette enquête de corruption, se cachait en réalité la volonté de réduire au silence un opposant du président et d’intimider les autres opposants, les journalistes indépendants et les acteurs de la société civile qui pourraient accepter un soutien de la part de Bouamatou.

Pour dissiper cette impression, rien ne serait plus efficace qu’une résolution rapide de la procédure en cours contre Ghadda. Les autorités devraient donc soit le juger de façon équitable, soit abandonner les poursuites contre lui.

Candy Ofime
Leonard H. Sandler Fellow 

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