Le déluge au Guidimakha

Écrit par Eclairage le . Publié dans Politique

Il n’y avait pas si longtemps encore que les populations au Guidimakha se plaignaient tant du retard de pluies. Et bien de prières furent faites pour que tombent enfin les pluies. Mais elles ne tombèrent point. Aussi ce sont les premiers qui se sont asséchés, le bétail décimé, les sols dévastés, le patrimoine végétalmenacé, faute d’herbe et pour la nourriture du cheptel, la décapitation du cheptel à des bas prix. C’est bien là que toutes les conditions d’existence des populations rurales, c'est-à-dire vivant de l’agriculture, de l’élevage et de la cueillette qui se trouvent ainsi détériorées.

Mais enfin, jaillissent du ciel les pluies après maintes demandes. Quel soulagement… quelles fines gouttes devenues soudain grosses, se succédant les unesaprès les autres, le jour comme la nuit, jour après jour, sans interruption.                Et nous voilà devant presque le déluge de Noah : des bâtiments s’effondrèrent, le bétail, les marchandises et même des vies humaines emportés par la crue des eaux.

Avant on avait peur de ceux qui habitent dans la précarité, tels que les hangars (m’bars), les huttes, les tentes, les cases ou les bâtiments en banco, aujourd’hui, on a peur des bâtiments béton armé, dont la quasi-totalité a coulé sous les effets de la force des eaux. Bien de familles sinistrées, sans abri et bien d’autres ont tout perdu.

Les sols de culture, jadis arides, furent fortement lessivés, emportant les couches fertiles et les pousses herbacées.  Des clôtures d grillage,  motopompes,  groupes électrogènes,  panneaux emportés par la colère des eaux. On pleurait du retard des pluies, maintenant on pleure pour leur excès. Encore une fois de plus, ce sont les conditions d’existence des populations qui sont fortement affectées, accentuant ainsi l’insécurité alimentaire, la pauvreté contre lesquelles luttent le Gouvernement et ses partenaires vont encore galoper dans un contexte hélas de galop des prix des produits de première nécessité : le sac de 50 Kg de riz a augmenté de 50 MRU, , et même le Kg de cuisse de poulet périmé de 40 MRU. Tout ceci montre à quel point les conditions de vie des populations se sont fortement dégradées. D’autredd

D’autre part, au point de vue communicationnel, les  routes goudronnées  reliant la ville de Sélibaby à Gouraye, et Nouakchott ont été dévastées. Le pont qui se situé à Ajar Hel Salem, à 22 km de Sélibaby a cédé, engendrant ainsi l’arrêt des ravitaillements de la ville, voire de toute la région en denrées de première nécessité. Le pont a été réfectionné mais d’une manière provisoire.

Au lendemain des inondations, un comité a été constitué et  présidé par le Wali. Ce comité est composé des ONG nationales et internationales, t des services techniques régionaux (CSA, DRAS …), et a pour objectif d’identifier les ménages affectés et d’apporter une assistance aux victimes du sinistre. Le CSA a fait une première distribution des vivres et matériels de ménage aux profits de 300 familles. L’identification de besoin des sinistrés se poursuit au niveau de la ville de Selibaby. Cependant, on note que ce n’est pas seulement la ville de Sélibaby qui a été touchée, mais aussi pratiquement toute l’étendue du territoire régional (Boully, Hassi Chegar, Khachbaye, Hamdallahi, Samba Kandji, Jedida, Khabou, Gouraye, Musslim……).

 

Une réunion s’est tenue au niveau de la DRAS entre DRAS et partenaires (ONGs) pour palier à la situation qui prévalant à Sélibaby. A l’issue de la réunion, les participants se sont engagés à : 

a) réaliser une évaluation objective  des besoins, tout en conduisant des séances de sensibilisation sur l’hygiène couplée avec des distributions des kits d’hygiènes, b) mettre en place une surveillance épidémiologique,   c) Identifier, orienter et référer les enfants et FEFA malnutris dans les centres de prise en charge.

 

L’heure est venue de penser à ceux qui n’ont plus rien, à nos concitoyens les plus vulnérables.

S’il ne pleut ou pleut de trop, c’est peut-être qu’on s’est éloigné de l’humanisme, de l’entraide et de la solidarité. A méditer…..

 

Sidi TRAORE (UCFG)

Hamed Ahmed(ACF)

 

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