Mauritanie/USA/AGOA/Esclavage : Aucun pays n’a le droit de nous accuser comme il le veut (Ould Maham)

Écrit par Eclairage le . Publié dans Politique

AMI - Le ministre de la Culture, de l’artisanat et des relations avec le Parlement, porte-parole officiel du gouvernement, Me Sidi Mohamed Ould Maham et le ministre de l’Économie et des finances, M. Moctar Ould Diay, ont commenté jeudi soir à Nouakchott les résultats du Conseil des ministres. 

Le Porte-parole officiel du Gouvernement a indiqué que le Conseil des ministres a examiné et adopté un ensemble de projets de décrets et de communications dont une communication relative au classement de notre pays dans le rapport Doing Business 2019 et une autre relative au programme de réformes à engager dans le cadre d’un nouvel appui budgétaire de la Banque Mondiale.

Il a ajouté, en réponse à une question sur la décision des États-Unis d’Amérique d’exclure la Mauritanie de la liste des pays bénéficiaires de l’AGOA que les USA sont souverains de faire profiter de leurs avantages qui ils veulent et d’en priver qui ils veulent, mais le problème réside dans le fait que cette décision, qui ternit l’image d’un autre Etat, est fondée sur des informations erronées destinées à ternir l’image d’un Etat, informations provenant de marchands de visas de résidence aux États-Unis.

Le ministre de la culture a souligné qu’aucun pays n’a le droit de nous accuser comme il le veut et qu’il n’est pas dans les usages de la diplomatie internationale qu’un Etat traite avec un tel ton et accuse de façon indécente un autre Etat.

Il a déclaré que l’esclavage n’existe absolument pas en Mauritanie, affirmant que la décision américaine constitue une entorse aux usages de la diplomatie internationale.

Le ministre affirme regretter qu’une superpuissance comme les États-Unis fonde une décision de ce genre et prenne une position contre un autre État sur la base d’informations erronées, soulignant que l’esclavage n’existe plus en Mauritanie mais que ses séquelles sont actuellement traitées ainsi que les disparités résultant d’un système qui prévalait dans de nombreux pays du monde y compris les États-Unis d’Amérique

Il a indiqué que l’essentiel ici pour la partie mauritanienne n’est pas la question des avantages de l’AGOA, mais de défendre une image qui a été déformée devant le monde et ce d’autant plus que le régime actuel est le premier à pénaliser dans sa Constitution même la pratique de l’esclavage alors qu’aucune constitution dans un quelconque autre Etat ne stipule que l’esclavage est un crime contre l’humanité y compris les États-Unis d’Amérique qui font figure de leadership de la démocratie et des droits de l’homme. 

Le ministre a passé en revue l’ensemble des politiques et stratégies entreprises par le gouvernement éliminer les disparités et les séquelles de l’esclavage comme la construction, entre autres, des écoles et des hôpitaux, soulignant que la Mauritanie est un État ouvert et met sur la table ses problèmes lorsqu’ils existent.

Il a également fait remarquer que l’initiative de l’élaboration de la feuille de route avec les Nations Unies à l’initiative de la Mauritanie progresse dans la bonne direction comme en ont témoigné les responsables des Nations Unies dont l’ex-secrétaire général de l’ONU

Me Sidi Mohamed Ould Maham, a indiqué qu’il est étonné par la réactivité de l’opposition mauritanienne vis-à-vis de la décision américaine, au point qu'il semble s'agir d'une décision contre un pays qui n'est pas le leur. 

Un pays qui doit maintenir sa réputation et ne pas être incité par les grandes puissances du monde, soulignant que l’image ternie ici est celle de la Mauritanie, non celle d’un gouvernement ou d’un Président et que celui qui compte gouverner un pays doit œuvrer à préserver son image et ne pas inciter contre lui les superpuissances du monde.

A son tour, le ministre de l’Économie et des finances a indiqué, à propos de la communication relative au classement de notre pays dans le rapport Doing Business 2019, que la Banque mondiale publie chaque année le classement du climat des affaires dans 190 États du monde et que notre pays a commencé depuis une certaine période un ensemble de réformes lui permettant d’améliorer son rang dans ce classement, dont l’amélioration constitue un indicateur essentiel et rassurant pour les investisseurs, notamment les étrangers parmi eux.

Il a ajouté que notre pays est très en retard dans ce classement étant classé en 2015 à la 176ème place sur 190 pays, soulignant que les réformes entreprises ces dernières années par le gouvernement avec notamment l’élaboration d’une feuille de route ont permis d’améliorer sensiblement ce classement faisant passer notre de la 176ème place en 2015 à la 148ème cette année.

Le ministre a indiqué que la Mauritanie a progressé l’année dernière de deux point alors que la plupart des pays ont connu un recul cette année-là surtout certains Etats du voisinage, notant que les réformes qui ont été entreprises ont montré que le secteur privé en a profité ce, qui a donné une meilleure image du climat des affaires dans le pays. 

S’agissant de la seconde communication, portant sur le programme de réformes qui vont être mises en œuvre dans le cadre de l’appui budgétaire de la Banque Mondiale en 2016 suite à une série de réformes menées pendant cette période axées fondamentalement sur les finances publiques. 

Le ministre a précisé à cet égard qu’un accord avec la Banque Mondiale a été trouvé au sujet du programme d’appui budgétaire pour deux ans 2016 et 2017, programme dont le budget mauritanien a bénéficié sous forme d’appui budgétaire direct et sous forme de don de 52 millions de dollars dont 26 millions de dollars pour la première année et 26 autres pour la deuxième année. 

Il a expliqué que le département planche sur l’élaboration des réformes liées à cet appui budgétaire et que les équipes techniques des départements concernés mettent la dernière main sur ce travail.

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