Arrivés à bord de trois véhicules et à moto, ils parlaient peul, arabe et tamasheq (langue touareg), selon la même source, faisant état de quatre morts dans les rangs du MSA et de huit parmi eux, dont leur chef présumé, un Touareg. Selon un enseignant de Talataye, Khalil Touré, « ils ont ouvert le feu sur un groupe d’individus qui se reposaient sous un arbre, faisant cinq morts sur place et deux blessés ».
Violences intercommunautaires
Dans un communiqué, le MSA a fait état, samedi, de sept civils tués, « des jeûneurs qui se reposaient sous des arbres » en cette période de ramadan. Le mouvement déplore quatre tués et deux blessés, affirmant que « huit assaillants ont été mis hors d’état de nuire ».
Le 18 mai, au moins 17 civils nigériens avaient été tués lors de l’attaque d’un campement de nomades peuls par des hommes lourdement armés venus à moto du Mali. Il s’agissait certainement de représailles à une attaque au Mali qui avait fait de nombreux morts parmi les Touareg maliens, selon une source de sécurité nigérienne.
Les violences intercommunautaires « ne sont pas rares » à cette période dans la région « en raison des aléas climatiques qui rendent difficile l’accès à l’eau et aux pâturages, relevait le 4 mai le Comité international de la Croix-Rouge. Ce qui est inhabituel cette année, c’est l’ampleur de ces violences ».
Le nord du Mali était tombé en mars 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.